Sous la direction d’Antoinette Faÿ-Hallé
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Vase
Émile Decœur

Descriptions

Vase sur talon, à bord droit ; moulures. Couverte bleue tachetée de bleu et marbrée de blanc ; filets marrons à la base et à l’orifice.
Marque en creux.

Biographie

Decœur, Émile
1876-1953
Orphelin, contraint de travailler dès l’âge de quatorze ans, Émile Decœur eut la chance d’entrer en apprentissage dans l’atelier d’Edmond Lachenal, artiste sensible qui donnait alors une version infiniment poétique du japonisme. Se soumettant ainsi à la mode créée par Eugène Carriès, il concevait le décor, décor en relief et rehaussé de couleurs sourdes, comme profondément intégré à la forme : cet orientalisant était un classique.
Immergé dans le talent de son maître, Decœur put se former, étudiant la technique de la faïence et du grès, apprenant la chimie, le dessin, se cultivant dans les bibliothèques. Évidemment remarqué par Lachenal, il commença à œuvrer avec lui, créant des pièces au double monogramme. Decœur voulait être indépendant. Après un passage chez Rumèbe, autre potier tout aussi remarquable que Lachenal, il se mit à son compte. Il avait définitivement adopté le grès, qu’il ne quittera plus que pour des grès kaoliniques, plus fins, plus blancs.
L’œuvre d’Émile Decœur est un long et rigoureux chemin vers la simplicité la plus grande, le renoncement au décor, la qualité pure. Vers 1900, il a réalisé des pièces décorées, dont un vase du musée de Sèvres orné de vagues à la japonaise : du Lachenal, avec plus de retenue. Vers 1930, il organisait sur ses pièces – de grands vases, des coupes – des décors mi-géométriques, mi-végétaux. Puis il renonça à tout décor.
Créant des formes officiellement inspirées des formes chinoises, en réalité largement inventées ex nihilo, il a longuement multiplié les émaux, les superposant pour obtenir des effets plus subtils, avec un art achevé.
Pourtant, sans doute parce qu’il n’a rien écrit, parce que bien qu’il fût fort célèbre ses pièces n’étaient peut-être pas si faciles à voir – ou au contraire parce que justement on le connaissait (nul n’est prophète en son pays, ce n’est pas nouveau) –, parce qu’il avait poussé si loin le perfectionnisme qu’il avait atteint une sorte de point de non-retour, indépassable, son œuvre tant admiré ne fut pas tant imité. À sa mort, en 1953, on pouvait croire que le courant qu’il représentait disparaîtrait avec lui, il ne fut pas un maître.
Bibliographie : Jean-Pierre Camard, catalogue de l’exposition L’Art de la poterie en France de Rodin à Dufy, Sèvres, musée national de Céramique, 1971, dans Cahiers de la céramique, du verre et des arts du feu, n° 50, 1971, p. 27.

Index

Matière :
Grès

Désignation :
Vase autre type de Vase

Mode d’acquisition :
Leg legs Curtiss au musée national d’Art moderne

Copyrights

Étapes de publication :
Alain Prévet, 01/11/2007, rédaction de la notice pour première publication.

Pour citer cet article :
Alain Prévet, « Vase » dans Catalogue des céramiques contemporaines françaises du musée de Sèvres, 1955-2005, mis en ligne le 01/11/2007. https://ceramiques-contemporaines-sevres.fr/notice/notice.php?id=44
© Réunion des musées nationaux – Grand Palais et Cité de la céramique - Sèvres & Limoges, 2024

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