La ChaiseNicole Giroud
La Chaise
Installation
du xxe siècle
1974-1981
Porcelaine dure
H. 320 ; L. 220 ; l. 320 cm
MNC 28416
Acquis de l’artiste, 2005
Œuvre constituant une installation en de très nombreux éléments.
Au fond, trois panneaux muraux parallèles de dix éléments superposés, chacun composé
de brins obtenus par tréfilage de la pâte de porcelaine. À gauche, superposition de
dix éléments oblongs en brins de porcelaine tréfilée, traversés par un sillon vertical
dans lequel sont incorporées des formes ovoïdes plus ou moins enfoncées. Au centre,
superposition de dix éléments, en brins de porcelaine tréfilée, interrompus avant
celui du haut, par une demi-sphère lisse. À droite, dix éléments en brins de porcelaine
tréfilée dont huit enchâssent seize formes lisses tournées sur lesquelles sont suspendues
cinq pièces d’étoffes transmutées en porcelaine (la pâte porcelainique a pris la place
des étoffes qui ont été totalement consumées lors de la cuisson).
Au sol et en avant des muraux, chaise et parterre :
– Le parterre de brins souples est disposé sous la chaise et en avant de celle-ci.
La partie sous la chaise se relève sur les deux côtés. En son centre, brins en terre
de tréfilés plus épais. La partie avant évoque un tapis circulaire en forme de tourbillon.
– La chaise, dans son ensemble, est formée d’un empilage de brins souples et de formes
ovoïdes lisses tournées. Les quatre pieds, évasés vers le bas, et les deux montants
du dossier font alterner des volumes cylindriques et sphériques. Sur la chaise s’élève,
devant les montants, pour retomber sur le siège, une pièce textile transmutée en porcelaine.
Giroud, Nicole
Née le 18 décembre 1936 à Belfort (Territoire-de-Belfort).
La formation technique de Nicole Giroud a été essentiellement sévrienne, puisqu’elle
a passé trois ans dans la section technique du lycée de Sèvres pour y apprendre le
dessin, avant de passer un an dans le même lycée, dans l’atelier de Françoise Bizette
pour y apprendre la céramique architecturale. Enfin, elle a passé un an à la manufacture
de Sèvres (où elle reviendra de 1984 à 1989 comme assistante pour participer à l’aventure
de l’atelier de recherche et de création, sous la direction de Georges Jeanclos).
En 1962, elle a installé son atelier à Paris, rue de la Tombe-Issoire, où elle a mené
des recherches exigeantes et continues : dans les années 1965-1975, elle a d’abord
réalisé des œuvres monumentales dans le cadre du 1 %. Utilisant le grès, elle s’est
attachée à la géométrie des volumes. Puis, dans les années 1970, elle a adopté la
porcelaine et elle est essentiellement connue pour ses textiles-porcelaine suspendus,
qui parviennent à effacer l’intervention de la main pour arracher la matière à la
pesanteur. Les années 1980 ont vu ses ambitions croître, puisqu’elle a réalisé des
installations qui traduisent une volonté de faire vivre la matière pour lui permettre
d’exprimer tension et déchirure.
Depuis 1985, Nicole Giroud a adopté d’autres vocabulaires artistiques : le dessin,
le bronze, le latex, le papier. Elle ne cherche pas à représenter, mais à traduire
la nature profonde de l’être humain.
Étapes de publication :
Alain Prévet, 01/11/2007, rédaction de la notice pour première publication.
Pour citer cet article :
Alain Prévet, « La Chaise » dans Catalogue des céramiques contemporaines françaises du musée de Sèvres, 1955-2005, mis en ligne le 01/11/2007. https://ceramiques-contemporaines-sevres.fr/notice/notice.php?id=518
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